Voyage au pays de la Teranga

Le Sénégal est un pays d’Afrique de l’Ouest, le pays de la Teranga, l’hospitalité en wolof. Il se divise en deux grandes parties, les terres au nord de la Gambie et la Casamance au sud qui malgré ses envies d’indépendance y reste attachée. Pour ma part, je suis resté sur la côte : Du Nord au Sud, de Saint-Louis à Cap Skirring !

UN PEU D’HISTOIRE

Les premières traces de civilisation au Sénégal remontent au Paléolithique (2.5 millions d’années à 12 000 avant JC) mais c’est les cercles mégalithiques de Sénégambie qui attirent le plus aujourd’hui. Inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 2006, ces cercles réalisés en roche volcanique sont les vestiges funéraires d’une civilisation présente entre 200 av. JC et le XVIème siècle.

Le premier royaume important au Sénégal a été l’empire du Djolof qui prend racine à la fin du XIIème siècle. Peuls, Sereres, Toucouleurs, Soninkés… ces différents peuples se réunissent sous une culture « homogène » et une langue commune le wolof. Englobant la quasi-totalité de la Sénégambie et le sud de la Mauritanie actuelle, l’empire prospère jusqu’en 1549 ou son dernier empereur Lélé Fouli Fak Ndaye est tué sur le champ de bataille dans une guerre qu’il a déclenché après qu’une partie du pays ne veuille plus payes les impôts annuels. Se forme ensuite l’empire du Wakta en 1579 qui ne cessera de perdre de l’’influence à cause de l’accès à l’indépendance d’un nombre croissant des régions qu’il contrôle.

La colonisation a commencé dans l’actuel Sénégal en 1442 après que le navigateur vénitien Camadosto travaillant pour le comte du Portugal découvre ces terres. Bien que plusieurs pays européens se disputent ces terres, ce sont les Français qui dès 1667 occuperont l’île de Gorée et Saint-Louis (désignée capitale du pays), deux des points les plus stratégiques pour le commerce triangulaire. Le général Louis Faidherbe poursuivra cette conquête dans la seconde moitié du XIXème siècle pour poser les bases de la future Afrique Occidentale Française (AOF) en annexant un à un les royaumes qui l’occupe. La conférence de Berlin de 1885 divise l’Afrique entre les différents colons amène logiquement à la création de l’AOF en 1895 qui aura pour capitale Dakar.

En 1960, le pays accède à l’indépendance et c’est Léopold Sédar Senghor qui en devient le président après avoir été ministre français. Après une présumée tentative de coup d’état en 1962, l’Union Progressiste Sénégalaise est le seul parti autorisé jusqu’en 1976. Après la présidence d’Abdou Diouf de 1981 à 2000, d’Abdoulaye Wade de 2000 à 2012, c’est Macky Sall qui est aujourd’hui président du pays. Le Sénégal est aujourd’hui considéré comme un des pays les plus stables d’Afrique car il n’y a jamais eu de coup d’Etat. Cependant, la condamnation polémique pour détournement de fonds de Khalifa Sall, maire de Dakar et représentant de l’opposition l’empêchera de se présenter à la présidentielle en 2019. De même que Karim Wade, fils d’Abdoulaye Wade qui après son incarcération pour enrichissement illicite et détournement de fonds est parti s’exilé au Qatar. Le sujet fait donc encore débat.

LE PAYS

  • 196 722 km2 soit 3.5 X plus petit que la France
  • 15 millions d’habitants
  • La monnaie est le Franc CFA: 1 euro = 655 Franc CFA
  • Le pays serait à plus de 90% musulmans
  • Les langues parlées sont le Français et le Wolof
  • Capitale : Dakar
  • Président : Macky Sall
  • Capitale de la Casamance : Ziguinchor

 

INFORMATIONS PRATIQUES

Le visa

Les ressortissants français désirant se rendre au Sénégal pour un séjour de moins de 3 mois doivent obligatoirement être munis de leur passeport avec une validité supérieure à 6 mois. Ils sont exemptés de visa. Pour un séjour de plus de 3 mois, une carte de résident est obligatoire et doit être demandée aux services de la direction de la police des étrangers et des titres de voyage.

Les transports

L’aéroport international Léopold Sédar Senghor de Dakar accueille tous les vols long courrier en provenance d’Europe et d’Afrique. Certains charters peuvent organiser, à certaines périodes, des vols directs jusqu’à Saint-Louis ou Cap Skirring. Il est aussi possible se déplacer en ferry de Dakar à la Casamance ou encore pour rejoindre Saint-Louis ou Gorée.

Le plus simple reste néanmoins d’utiliser le réseau routier au Sénégal qui est en assez bon état. Il y a 3 types de transport selon le temps que vous voulez passer sur la route. Ainsi, les taxis 7-8 places de Dakar à Saint-Louis coutent environ 8 euros, les minibus 5 euros et les bus traditionnels (très colorés qui habillent les routes) 4.5 euros.

Les morfals convaincus, le Sénégal a aussi la chance d’avoir une diversité étonnante de paysages, entre plages de sable fin et de coquillages, végétation luxuriante et désert, bolong et mangroves, ou encore par ses divers parcs nationaux et ses animaux… Facile de prendre son sac et de partir en vadrouille quelques jours, des gares routières sont présentes dans de nombreuses villes. En taxi 7 places ou en mini-bus pour prendre la route, vous pouvez aussi louer une voiture ou un chauffeur mais ça risque de vous coûter plus cher, vous êtes prévenus! Sinon dans les villages des taxis clandos à moindre coût pourront vous permettre de vous transporter sur plus courte distance. Il est aussi possible de négocier les prix pour un scooter ou de trouver des transports locaux comme la pirogue, la charrette qui vous dépayseront et vous feront pour sûr, vivre un moment mémorable.

La santé

Aucun vaccin n’est obligatoire pour rentrer au Sénégal excepté celui de la fièvre jaune si vous provenez d’une zone endémique. Malgré tout, nous vous conseillons l’Hépatite A et B, la fièvre typhoïde, et la rage notamment à cause des nombreux chiens qui vivent en liberté dans le pays. Assurez-vous cependant d’être à jour sur les vaccins en fonction des zones que vous allez visiter !

Les moustiques sont le plus grand danger au Sénégal : dengue, Chikungunya, paludisme existent toute l’année au Sénégal. Un traitement médicamenteux pour le paludisme est fortement conseillé ainsi que les autres protections de types spray ou imprégnation des vêtements de produits anti-moustiques avant le départ.

Concernant les maladies sexuellement transmissibles, il est recommandé de prendre toutes les précautions d’usage en la matière et d’éviter les comportements à risque. En cas de manquement à ces règles, il faut impérativement consulter un médecin qui peut prescrire une prévention post exposition, disponible au Sénégal.

Le budget

  • Entre 5 – 10 euros pour un copieux repas
  • Le logement: 10 euros en dortoir – 20 euros ou plus pour une chambre double
  • Une bière gazelle : 1000 ou 1500FCFA soit environ 2 €
  • Tourisme : la plupart des sites sont gratuit d’accès, pour 1 demi-journée de pêche en pirogue comptez environ 25 000 FCFA pour 3 personnes (40 €)
  • Achats : Un djembé de 38 cm de diamètre vous coutera environ 20 000 FCFA, comptez 35 000 FCFA ou plus pour un djembé de 70cm, environ 3 000 FCFA pour un batik traditionnel
  • Budget par jour : 35-40 €
  • Il est conseillé d’avoir toujours une petite réserve de cash avec vous, les ATM sont majoritairement dans les grandes villes. Pas besoin pour autant de l’étaler ce qui pourrait vous attirer plus de problèmes qu’autre chose.

Autres 

Avertissement : la drogue est sévèrement réprimandée. La corruption est toujours assez présente dans le pays mais ne jouez pas au plus malin avec la police, ils sont représentants de l’autorité et vous le feront savoir.

Pour plus d’informations, veuillez-vous rendre sur le site du gouvernement français, de l’ambassade du Sénégal ou encore munissez-vous d’un Lonely Planet ou d’un Routard qui vous seront très utiles pendant le voyage !

 

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LE RECIT DU VOYAGE

Le Sénégal a été ma première expédition en solitaire pour L’abeille. J’avais déjà un peu voyagé avec Julie au Népal pour y trouver nos premiers partenaires, mais plus en accompagnateur qu’en représentant de l’association. Quelques incertitudes avant le départ qui comme pour beaucoup s’estompent après les premiers jours passés dans le pays. Pendant un peu plus d’un mois, j’ai traversé le pays du nord au sud.

Dakar – la capitale

Je suis arrivé tard dans la nuit à Dakar, et la première chose que j’y ai fait c’est transpirer ! L’air est lourd, et malgré 1 ou 2 jours de pluie, il fait chaud ! Je suis resté dans un surf camp qui est maintenant partenaire de L’abeille asso. Rythmées par les rendez-vous, mes journées dans la capitale sont vite passées. Le matin, lecture surf ou visite et l’après-midi du travail pour l’association. L’auberge, tenue par Martha et Aziz accueille des personnes du monde entier qui viennent profiter des vagues, l’ambiance y est décontractée et familiale et les rencontres y sont faciles.

Ce qui m’a le plus marqué, c’est l’hospitalité des personnes rencontrées. En marchant dans la rue, au restaurant, en allant en rendez-vous, les gens sont souriants et rieurs. Souvent appelé « toubab » (blanc), qui n’a pas un caractère péjoratif, je me retrouve à passer du temps à droite à gauche pour faire plaisir aux habitants. Je me ballade facilement dans les rues, me perdant dans les méandres de Dakar qui a tout d’une grande ville. Ici, la notion de temps est différente, mais pas comparable, juste une autre conception.

Dakar est une ville en mutation qui concentre les richesses du pays. Son développement croissant y entraine de plus en plus de projets infrastructuraux qui se ressemble et ont tendance à appauvrir le charme naturel de cette ville côtière. C’est une ville à deux vitesses entre la frénésie de sa croissance et la grande pauvreté qu’elle concentre. L’île de Gorée, facilement accessible en ferry est pour l’instant plutôt préservée et une atmosphère particulière s’y ressent liée à son histoire. J’y ai passé une journée pour la visiter, et vous recommande fortement le détour !

Saint-Louis – ville dansante au charme folklorique

Après un assez long trajet partant de Dakar et fortement ralentie par une crevaison en milieu de route, j’arrive une fois de plus de nuit à Saint-Louis. La ville est composée de deux iles successives qui se relient au continent par la première qui est aussi le centre-ville. Inscrite depuis 2006 au patrimoine mondial de l’UNESCO, elle a longtemps été capitale du pays pendant la période de colonisation, et son architecture par ailleurs très colorée en est la preuve. Le Radeau de la Méduse, célèbre tableau de Théodore Géricault est notamment issu de l’histoire vraie de la frégate La Méduse ayant fait naufrage au large des côtes de la Mauritanie en se dirigeant vers Saint-Louis.

Le lendemain j’ai loué un scooter pour quelques jours pour pouvoir me rendre à la réserve de Guembeul à 5km au sud de Saint-Louis. La route est magnifique, je profite du paysage sur mon scooter un peu délabré quand je me rends compte dans le rétro que j’ai complètement cramé. Le vrai toubab ! Je m’arrête sous un arbre, quand les habitants du village me proposent de les rejoindre dans un coin ombragé où ils se reposent tous. Accompagné de rire, je m’installe et nous buvons l’attaya, thé traditionnel très sucré ils parlent majoritairement wolof et quelques mots de français ce qui ne me facilite pas la discussion. Le moment est hyper sympa et après quelques tentatives pour me marier à leurs filles de la part des anciens, je m’extirpe pour jouer avec les enfants. Le temps passe et la nuit commence à tomber quand je reprends la route, mais quelle journée !

Le jour Saint-Louis marche lentement à cause du soleil, mais la nuit elle danse. Les rues grouillent et les différents concerts d’instruments traditionnels assurent les moments d’exception ! Une ville de culture qui tant par ses habitants que par son architecture à un charme à part. A la tombée de la nuit à l’époque où j’y étais, des centaines de chauves-souris s’envolent pour offrir un spectacle étonnant au-dessus de la ville. Une escale au goût particulier au Sénégal, un immanquable !

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Lompoul – La grande côte

Lompoul est une ville aux allures de village qui se compose en deux parties : Lompoul sur mer et Lompoul désert. Lompoul sur mer à des allures de village de pécheur, la vie y est calme. J’y ai dormi dans une auberge en tente où Ibrahima qui m’a accueilli m’a raconté un peu ce qui s’y passait et notamment les problèmes qu’il pouvait avoir en tant qu’agriculteur. Lompoul désert, bien que le prix soit un peu plus élevé, vaut le coup. Le paysage est dépaysant et les services proposés vous permettent de faire du chameau dans le désert ou encore de participer à un concert autour du feu de camp après le diner. L’abeille asso n’y est pas peu fière d’y avoir un partenariat !

Toubab-Dialaw – L’imprévue comme une évidence

Je suis tombé à Toubab-Dialaw un peu par hasard en descendant en Casamance. Je voulais y rester pour deux nuits et j’y suis resté 12 jours notamment grâce aux personnes extraordinaires que j’y ai rencontrées. Toubab-Dialaw se situe entre Dakar et le Sine Saloum, sur la côte et bénéficie d’une plage magnifique qui n’est pas pour autant une station touristique trop importante. J’y ai célébré la Tabaski, aussi appelée Aïd al-Kebir, qui célèbre la fin du Hajj (pèlerinage des musulmans vers la Mecque). Elle représente le moment où Ibrahim montre la force de sa foi en acceptant de sacrifier son fils Ismaël sur ordre de Dieu, et où l’archange Gabriel substitue à l’enfant un mouton. Il est donc de coutume que chaque père de famille du pays égorge un mouton pour le manger pour célébrer cette fête. Elle est fêtée dans tout le pays et ce jour-là j’étais chez un ami sénégalais, un de mes souvenirs les plus beaux ! Fait intéressant, une partie de la nourriture était reversée aux autres habitants du village et une autre partie aux catholiques, c’est avant tout le partage qui y est mis en avant et le repas y dure plusieurs heures vu que chacun s’amène à manger !

Malgré des rendez-vous peu concluant, les rencontres ont été très intéressantes et il y existe notamment l’école des Sables qui est l’école d’Afrique de l’Ouest la plus prestigieuse en danse. Ça a été pour moi une immersion dans la culture sénégalaise : les batiks, cours de djembé ou encore la nourriture traditionnelle exquise et en particulier le tieb’ m’ont fait m’y sentir particulièrement bien, ce qui m’a amené à y passer ma dernière soirée avant de prendre (et presque manquer) mon avion à Dakar dans la nuit !

La Casamance – grenier du Sénégal

Pour atteindre la Casamance, il me fallait traverser la Gambie. Assez naïvement, je pensais boucler la route en un jour mais le ferry traversant le fleuve Gambie pour passer d’une partie à l’autre du pays en a décidé autrement. J’ai passé malheureusement une nuit seulement dans ce drôle de pays enclavée au milieu du Sénégal et qui de plus est anglophone. Conseil : Soyez sympathique à la frontière (apprenez quelques mots de wolof) ou les frais de visa peuvent être chargés, c’est souvent à la gueule du client et vous ne pourrez rien y faire.

Quant à la Casamance, c’est un joyau du Sénégal. J’ai passé une journée à Ziguinchor qui n’a pas été ma favorite, j’ai ensuite passé quelques jours à Cap Skirring, sur la côte à la frontière de la Guinée-Bissau. Les plages sont paradisiaques, en scooter à nouveau je longe la côte. J’y découvre la culture animiste et m’y fait un très bon ami qui y est aussi guide. Après quelques discussions, nous décidons de partir dans son village. Retrouvant une amie faite à Toubab-Dialaw sur la route, nous arrivons dans ce village dont je ne connais pas le nom un soir de mariage. Partant de la maison de la mariée, un cortège majoritairement composé des femmes du village l’accompagne en chantant vers la maison du mari où après quelques danses elle passera la nuit. Nous dormons dans la maison de Youssouph mon ami, avec sa famille en nous partageant l’espace. Mon plus beau moment au Sénégal, entre les chants griots, les danses traditionnelles (beaucoup trop rythmées pour moi), les douches au seau à la belle étoile, la rencontre avec le marabout ou encore le chef du village et bien d’autres, c’est trois jours auront été une expérience à part. Je remercie encore Youssouph avec qui je peux vous mettre en contact si vous le souhaitez !

Le Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance aimerait la rendre indépendante du nord du Sénégal qui ne cesse de venir se servir en ressource dans cette région appelée le grenier du Sénégal. Il revendique aussi la libération de certains acteurs de leur mouvement qui seraient emprisonnés à tort par les autorités sénégalaises. Une guerre de plusieurs décennies maintenant qui rend la région instable et propice à des conflits militaires armés, et notamment des attentats. Pour ces différentes raisons la Casamance est classée zone rouge, soit dangereuse, ce qui empêche L’abeille association d’y faire fonctionner ces partenariats. C’est aujourd’hui le premier problème de la région qui n’arrive pas comme le nord du Sénégal à tirer pleinement profit du commerce lié au tourisme qui y est ralenti. Quel dommage pour cette région si belle, la situation peut néanmoins évoluer mais seulement l’avenir nous le dira !

WARNING ! Ici on prend le temps de vivre, bien que parfois cela puisse paraître long ! N’hésitez pas à être un élément actif au sein de votre organisme pour booster les projets, cette capacité sera essentielle pour être efficace au mieux sur le terrain. Soyez créatifs, proposez, innovez, à vous de jouer !On a pour vous des stages et des volontariats à Dakar, Saint-Louis, Lompoul, Toubab-Dialaw, Cap Skirring ! Permaculture, ingénierie du bâtiment, soutien scolaire, coach de rugby, volontariat en surfcamp, chargé de projet, musique, gestion des déchets, on butine on butine !

Laissez-vous séduire par un voyage riche en rencontres et en découvertes !

Max Milbergue

N’oubliez pas que si vous allez au Sénégal, vous pouvez devenir également bénévole à l’international pour L’abeille asso et partir à la recherche de partenaires. Rendez-vous ici pour plus d’informations.

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