Mozambique, océan d’amour

Le Mozambique, pays peu connu des voyageurs, est pourtant une jolie merveille à découvrir. Bordé sur sa côte Est par l’océan Indien, ses plages, ses palmiers, ses vagues, et sa faune aquatique nous ont laissé un souvenir marin bien particulier. 

UN PEU D’HISTOIRE 

L’histoire du Mozambique de la pré-histoire à sa découverte européenne est assez mal connue. Les premiers habitants furent les Bochimans, chasseurs cueilleurs, et progressivement remplacés par les migrations des bantous. Ces derniers arrivent par la vallée du Zambèze afin d’étendre leurs territoires vers le Sud de l’Afrique. Les navigateurs indiens et arabes, en pleine conquête du monde au 9ème et 10ème siècle installèrent des comptoirs pour commercer des produits et des esclaves. Ce n’est qu’à la Renaissance que les premiers navigateurs européens aborderont la côté avec Vasco De Gama en 1498. 

Les portugais s’installèrent donc au 16ème siècle et prirent les comptoirs arabes. Ils commercent l’ivoire mais commencèrent surtout la traite des Noirs (les Arabes avaient déjà commencé ce commerce). Les esclaves sont vendus aux arabes, aux ottomans et par la suite sur les côtes américaines. Le Mozambique sera petit à petit abandonné au profit des comptoirs portugais asiatiques. De plus avec l’ouverture du Canal de Suez les échanges commerciaux se réalisent beaucoup plus au nord. Le système de colonisation a donc une administration assez légère et autonome. Par ailleurs, trois entreprises privées dirigent les travaux et les exploitations en échange d’une redevance au Portugal, l’Etat étant alors assez absent politiquement. Les infrastructures sont très peu développées et le pays reste mal contrôlé, et peu enrichi. 

Cependant au 20ème siècle tout bascule avec un gouvernement autoritaire suite à l’arrivée au pouvoir de Antonio de Oliveiro Salazar. Les populations locales font face à de mauvais traitements, à des lois racistes et excluantes, et enfin à un écartement des dispositifs sociaux et économiques. Toute représentation politique et tentatives d’améliorations des conditions par les mozambicains furent sévèrement réprimandées. C’est ce qu’on appelle le régime de l’indigénat. La politique d’intégration territoriale de Salazar implique également une politique d’émigration massive vers le Mozambique, de 30 000 en 1930, les portugais sont plus de 200 000 en 1970. Ils y développeront l’agriculture du sucre de canne, du coton, du thé ainsi que le développement énergétique. Cependant les infrastructures restent toujours très faibles et l’absence de moyens financiers soutiennent une crise sociale majeure au Mozambique. 

En 1951, le pays devient une province portugaise d’outre mer; ce qui permet aux mozambicains de devenir enfin des citoyens (mais sous des conditions très électives). En 1962 est créé le FRELIMO (Front de libération du Mozambique), mouvement de rejet du capitalisme-colialiste, d’influence communiste et soutenu par la Chine et l’URSS. Malgré les pertes financières le Portugal ne lâche pas prise et il faudra attendre les oeillets rouges en 1975 pour attendre enfin l’indépendance du pays.  Samora Machel, chef intellectuel du FRELIMO, fonde une démocratie populaire, fondée sur un système de parti unique et d’élections indirectes. Sans le savoir, le Mozambique va voir commencer une guerre civile interminable et destructrice… 

Samora Machel nationalise tout le secteur agricole et industriel sur le modèle de ses soutiens économiques pour l’indépendance. Il essaie de regrouper les habitants dans des villages communautaires afin de favoriser l’éducation et la création de fermes d’Etat. Dans le même temps il mit une politique de soutien luttant contre la domination blanche en Rhodésie et en Afrique du Sud ce qui lui vaut des sanctions économiques internationales et un effondrement des commerce internationaux. Le pays est alors au bord de la banqueroute. De plus, le pays est dans le viseur des Etats Unis menant une lutte anti communiste. Dans le même temps la Rodhésie et l’Afrique du Sud soutiennent le nouveau parti la RENAMO dans le but de mener une politique de sabotage. Ce parti sait mettre à profit le mécontentement des paysans de la nationalisation des terres et recrutent de nombreux combattants qui mèneront des attentats terroristes dans tous le pays. Alors qu’une sécheresse dévastatrice s’abat sur le pays, la guerre civile fait rage et le Mozambique devient un des trois pays les plus pauvres du monde. En 1986, Chissano (de la FRELIMO prend le pouvoir) et tente des négociations. Le multi-partisme est autorisé, il se détourne de l’URSS et enfin en 1992 un traité de paix est signé. Une guerre civile qui aura duré 17 ans faisant plus d’un millions de morts, et 3 millions de déplacés. 

En 1994, les premières élections libres du pays élisent au pouvoir Chissano et la RENAMO accepte le résultat. De nombreuses réformes économiques sont mises en place. Les aides internationales sont attribuées au pays qui tente de réduire la pauvreté, réintroduire les enfants soldats et soutenir les déplacés revenus de la guerre. Le pays s’urbanise vite, développe son agriculture et met à profit les aides internationales. La croissance est de 5% chaque année depuis 1994. Cependant, les famines et les catastrophes naturelles (inondations, sécheresses etc.) sont assez fréquentes et la moitié de la population vit toujours sous le seuil de pauvreté. 

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LE PAYS 

  • Capitale: Maputo 
  • Président: Filipe Nyusi (Frelimo)
  • Devise: Metical 
  • Langue officielle: portugais mais les langues bantoues sont très utilisées et chaque région a son dialecte particulier. Par exemple dans la région de Tofo, la langue est le Guitongua 
  • 25 900 000 habitants
  • 9ème pays le plus pauvre du monde (468$/habitant/an)
  • Question environnement: Le gouvernement a pris conscience de l’enjeu environnemental car la biodiversité est un atout majeur au Mozambique pour l’économie. Il y a donc un bon aménagement des parcs nationaux et de conservation de la faune marine. Cependant  il y a un manque de ressource en eau (comme son voisin l’Afrique du Sud) et le projet économique (exploitation des sols, plastique etc.) passe avant la gestion de l’environnement. 

INFORMATIONS PRATIQUES

Le visa 

Le visa peut être assez compliqué au Mozambique mais tous les expats qui vivent là bas s’en sortent plutôt bien ! Vous pouvez obtenir un visa stage ou visa touristique avant votre arrivée. Pour cela se renseigner sur le site de l’ambassade. Ces derniers sont disponible pour une durée de 3 mois après laquelle vous devez sortir du territoire et refaire une demande de visa (par l’Afrique du Sud, le Swaziland ou le Lesotho); don’t panic tout le monde vous indiquera les meilleurs choix à faire sur place ! 

Les transports 

Se déplacer entre les villes principales est assez facile. Des bus ont été mis en place spécifiquement pour les voyageurs entre les villes touristiques. Par exemple la Fatima’s bus est très apprécié mais sachez qu’il faudra attendre que le bus soit plein pour qu’il parte (des attentes très sympathiques de 2 à 6 heures qui vous laisseront le temps d’apprécier l’agitation autour des gares). La ligne Maputo Tofo est facile et répandue. Cependant, dès que vous voulez vous éloigner des sentiers battus les transports peuvent s’avérer assez compliqués: des attentes très longues, des routes peu confortables, des trajets approximatifs et interminables… mais c’est ce qui fait aussi l’authenticité d’un voyage !  

La santé 

Comme pour toutes les autres destinations prenez une assurance voyage + rapatriement qui est indispensable. Concernant les vaccins, la fièvre jaune est obligatoire si vous venez d’un pays à risque (liste de 42 pays). La fièvre typhoïde, l’hépatite A et l’hépatite B sont fortement conseillés. Le paludisme est également très répandu au Mozambique, il est conseillé de se procurer des anti-paludiques avant le départ également. Certains sont plus puissants que d’autres, personnellement j’ai pris de la Malarone (très cher mais il y a des génériques accessibles dans certaines pharmacies 3 fois moins élevé). 

Budget

  • Logement: entre 5 et 10€ la nuit dans une auberge de jeunesse 
  • Nourriture: 1€ pour un Matapa plat local (manioc, arachide, riz, c’est délicieux!), 2-3€ pour du poisson-frite et 5-8€ pour un plat plus occidental 
  • Transports: les longs trajets en bus vous coûte entre 10 et 30€, tout dépend si vous prenez un bus local ou privé 
  • Le tissu traditionnel au Mozambique est le Capulana, un coton imprimé magnifique avec des coloris et des motifs qui donnent envie de tout t’acheter. Vous pouvez vous faire vos propres vêtements pour 3-5€ et en acheter pour 5-15€. 
  • Pour les fêtards une bière et un gin tonic coûtent environ 1€ !
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PRAIA DO TOFO

Cette jolie petite ville située dans le sud du Mozambique est longée par l’océan indien. Ici le mot d’ordre est détente ! Rare sont les fois où l’on doit s’énerver ou se stresser pour quoi que ce soit. La ville s’organise autour d’un petit marché où l’on trouve de sympathiques plats locaux, du poisson frais (soutenant la pêche locale) et des sourires et des rires gratuits ! Le midi tout le monde se rassemble ici pour manger: locaux, expatriés, touristes. Vous y trouverez également toutes les commodités: de la carte sim aux énormes avocats cueillis le jour même. Au sein de la ville beaucoup de restaurants, de petits magasins, deux auberges de jeunesses, quelques hôtels. Un peu plus loin sont installés les logements: jusqu’à Tofino. Vous dormirez donc tranquillement au son des vagues et des bruissements des arbres.

Concernant les activités, c’est ce qui fait l’attractivité de Tofo. En effet, des plongeurs du monde entier viennent passer leur diplôme en compagnie des requins baleines, des baleines à bosse, des dauphins, des raies mantas, des tortues et tant d’autres poissions ! D’une richesse exceptionnelle, la faune marine est connue de toute la planète. Si vous n’aimez pas plonger, vous pourrez observer la faune lors d’ocean safari. Ces tours sont organisés dans des petits bateaux à moteurs et quand les guides aperçoivent un animal marin tout le monde saute à l’eau avec son masque et son tuba pour nager à quelques mètres de l’impressionnante bestiole: incroyable ! De plus, ces tours sont surveillés et effectués dans le respect de l’environnement et bien-sûr des animaux. Notre ONG partenaire travaille en étroite collaboration avec eux. Vous pourrez également parfaire votre niveau de surf grâce à des vagues accessibles du niveau débutant à expérimenté ! Pour les marcheurs, de belles balades sont à faire de Tofo vers Tofino ou Beirra. 

Le dimanche soir direction Dathonga où il y a des concerts de musique locale et première partie puis en DJ en seconde partie. C’est le rendez vous de la ville ! Les autres soirs de nombreuses soirées sont proposées dans les nombreux bars: le Mozambeat en fait partie. Sinon, direction le marché local pour boire une bière tranquillement.  

Tofo, c’est LA ville pour rencontrer du monde, se reposer, préparer la suite de son voyagr, compléter sa connaissance de la biodiversité marine, tester de nouvelles activités ou encore s’impliquer pour un projet local.

MAPUTO

Vous arrivez forcément par Maputo, la capitale du Mozambique pour commencer votre voyage. Je dois dire que j’ai été assez étonné par son organisation. La ville à une partie plutôt moderne et riche: les rues sont propres, il y a une large diversité de restaurants, de logement, de bars et également la plage. C’est la face que l’on visite car les auberges se situent ici: j’ai logé à Fatima’s Backpackers. Le quartier est assez tranquille même la nuit. L’autre côté est bien plus pauvre: grosse démographie, routes ternies, déchets, et population très pauvre. Nous sentons une grosse différence. En effet, le Mozambique développe grandement son économie depuis quelques années et la capitale est un lieu où investir. Seulement, certains lieux sont victimes de paupérisation et de gentrification. En espérant que le gouvernement prenne en compte cette population et cette partie de la ville un peu abandonnée. 

LES AUTRES VILLES 

Suite à un problème personnel j’ai du rentrer en France au bout d’un mois. Je n’ai donc pas pu me rendre dans d’autres villes du Mozambique à mon grand regret. Parmi les plus visitées: l’archipel de Bazaruto (qui a l’air magnifique) et Vilankulos. En ce qui concerne le nord du Mozambique il n’est pas très conseillé en ce moment en raison des différends entre certains groupes politiques.Vous pouvez également vous rendrez très facilement au Lesotho, au Swaziland et en Afrique du Sud: il y a même des bus accesibles de Tofo. Parfait pour refaire son visa ou partir à l’aventure dans un parc national à la recherche des lions ! 

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